Masque heaume cephalomorphe dédié au culte « GELEDE », YORUBA, BENIN / NIGERIA.
Ex-collection Théodore MONOD.
Ce masque a été la propriété de Théodore MONOD, explorateur et naturaliste français communément appelé « le fou du désert » qui a parcouru le Sahara durant plus de 60 ans et qui est toujours considéré aujourd’hui comme le grand spécialiste français du désert Saharien.
Ce type de masque est utilisé par les Yoruba pour le culte « Gèlèdé » qui est toujours à ce jour pratiqué, surtout dans les royaumes Yorubas occidentaux.
La tradition instaure chaque année une période de festivités qui rend hommage au pouvoir des femmes âgées et dont les participants portent des heaumes sculptés en forme de têtes similaires à ce masque sur lesquels sont posés une représentation de l’activité quotidienne ou d’une coiffe très élaborée par laquelle est reconnue dans la tribu la personne qui le porte. Le heaume est recouvert à la base d’une longue étoffe / tissu qui recouvrira complètement le danseur lors de la célébration.
Cette période est importante pour les Yoruba car elle restaure une véritable cohésion sociale censée éloigner hors de la tribu les actions néfastes ou ambivalentes des individus. La célébration est aussi considérée par certains comme un culte de fertilité qui assure aux membres la prospérité et la santé grâce aux danses rituelles effectuées selon la volonté des ancêtres.
De style archaïque, ce masque-heaume a été sculpté dans la tradition des masques du culte i.e. yeux percés de deux ronds circulaires, nez triangulaire et mâchoire avancée. Il présente des traces importantes d’usure au niveau du cercle situé au-dessus de la tête sur lequel était fixée la représentation du danseur. Les deux languettes particulières recouvrant les oreilles étaient probablement utilisées pour maintenir la représentation qui devait de ce fait être assez imposante.
Le poids de la représentation a occasionné quelques petits accidents visibles sur le front et le haut du crâne. Enfin, des traces de polychromie pas encore effacées par le temps sont encore visibles à certains endroits.
Les Yorubas représentent l’une des plus anciennes tribus d’Afrique Subsaharienne et étaient à l’origine divisés en plusieurs royaumes tous dépendants de la cité sacrée d’Ife. Cette ville mythologique considérée comme le centre du monde a été fondée selon la légende par le dieu Oduduwa qui fut le premier roi garant de l’équilibre et du contrôle des royaumes Yoruba. La royauté était partagée entre 4 familles qui se passaient le titre en fonction de leurs descendances.
Collecté in situ par Théodore MONOD, probablement au Bénin, le masque resté en sa possession jusqu’à sa mort (2000) et a été transmis par filiation à Ambroise MONOD puis Jean Yves, Coué de la galerie Coué de Nantes.
Œuvre accompagnée du certificat d’authenticité de la galerie et de M. Coué.
Littérature comparée :
Kerchache, Art africain, fig. 441 à 444 et p. 532 à 534, 1988.
Drewal, Pemberton, Yoruba 9 centuries of African art and thought, New York, 1989.